Estérelle Payany & Anaïs Lerma (Parisianavores) | Je confine, donc je mange #7
Je suis aujourd’hui en compagnie de deux personnalités qui font la gastronomie : Estérelle Payany, auteure et journaliste culinaire notamment pour Télérama, et Anaïs Lerma, qui a fondé Parisianavores, un blog référence pour les sorties restos et les escapades à, mais aussi autour de, Paris.
Elles confinent toutes les deux avec leur compagnon et leurs enfants, du petit bout de chou à l’adolescent, et cuisinent au quotidien avec et pour leur tribu. Le confinement en famille, c’était une problématique que je n’avais que superficiellement abordée avec mes précédents invités. Cela me semblait être un sujet important, essentiel, alors que la cuisine fédère les familles et rythment leur quotidien. D’autant que j’ai la joie de l’explorer avec deux femmes à part dans l’écosystème food, deux femmes qui parlent vrai, dirait-on un peu vulgairement aujourd’hui, qui ont en tout cas la vulnérabilité de partager leurs irritations, leurs questionnements, et leurs chemins personnels comme professionnels parfois sinueux. Avec Estérelle puis Anaïs, nous avons échangé sur la créativité, en cuisine et en dehors, le partage des tâches au sein de la cellule familiale et les aliments consolation en confinement. Cela fait du bien aussi d’entendre les voix si vivantes d’Estérelle et d’Anaïs, alors que c’est leur plume qui nous régale à l’accoutumée.
Estérelle, pour qui le confinement est comme « un jour sans fin », se confie sur ces recettes publiées pour Télérama Sortir et ses astuces avec tous les détours d’une conteuse hors pair qui se cache parfois derrière les mots et les histoires. Mais ses discours et ses petits plats laissent toujours échapper en transparence beaucoup d’elle-même. On l’attrapera donc par bribes à la faveur d’une recette de pommes de terre au romarin, d’un ramen ou de pois chiches portugais. Il est aussi question dans cet entretien de Charlotte Perriand, d’Epicure, des dinosaures, de Georges Perec, de Marcel Proust ou encore de Carl Jung. Et pas que. Oui, avec Estérelle, ça part dans tous les sens ; c’est cela qu’on aime tant et que l’on savoure comme un grand plat qui vous prend aux tripes et vous emmène dans des contrées inconnues.
Anaïs revient ensuite sur ce confinement qui la prive du plaisir qui est devenu son métier : découvrir des restaurants qui mettent « de l’extraordinaire dans l’ordinaire ». Voyages immobiles, le slogan de son site internet, n’a jamais aussi bien porté son nom. Elle se livre avec moi sur la manière de réenchanter le quotidien en confinement et dit en toute honnêteté que ce n’est pas facile tous les jours. Car Anaïs c’est aussi cela, elle a toujours l’élégance de ne pas nous faire culpabiliser avec une vie lisse estampillée Instagram, en cuisine ou où que ce soit d’ailleurs. Elle nous a aussi fait l’amitié de partager ses bonnes adresses à retrouver dans quelques jours, quelques semaines je l’espère, et ses repas de confinée. Entre tablettes de chocolat, premières fraises et poulet yassa, alors que son compagnon célèbre en ce moment même le Ramadan.
Je remercie tous ceux qui m’ont laissé des avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et des commentaires plus qu’encourageants, qui postent et partagent autour d’eux le podcast Patate. Ça fait chaud au coeur et ça permet au programme de se faire une place ! Alors merci, merci, et encore merci. Je vous souhaite une excellente écoute et termine cette trop longue introduction, comme d’habitude, sur les mots d’Estérelle : la cuisine c’est « transformer la carotte pleine de terre en un plat délicieux. » Voilà notre alchimie et notre bonheur du quotidien, confinés ou pas confinés. Alors soutenons nos commerçants, nos producteurs et nos restaurateurs. Les vrais alchimistes, ce sont eux. Et encore une chose, Raphaële Marchal, En Rang d’Oignons, vous fait un petit coucou entre les deux interviews.
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